Nicolas Baverez s’exprime sur une situation alarmante : il prévient que les conséquences d’une nouvelle hausse des prélèvements fiscaux pourraient être désastreuses pour l’économie française. Selon lui, au lieu de revitaliser un secteur en difficulté, une telle mesure risquerait de compromettre ce qui reste de la croissance économique, de l’investissement et de la création d’emplois. Les classes moyennes en seraient les principales victimes, voyant leur pouvoir d’achat érodé et leur situation financière fragilisée.
En premier lieu, Baverez souligne que la croissance économique est déjà anémique. En augmentant les impôts, les entreprises subiraient une pression accrue, ce qu’elles ne seraient pas en mesure d’absorber sans répercussions négatives. L’investissement, un moteur crucial pour l’innovation et la compétitivité, en pâtirait grandement. Les entreprises seraient moins enclines à déployer des capitaux dans des projets nouveaux par crainte d’une fiscalité trop lourde qui réduirait les marges de profit nécessaires pour supporter de tels risques.
De plus, une fiscalité excessive aurait un effet paralysant sur la création d’emplois. Les recrutements deviendraient plus onéreux pour les employeurs, qui pourraient, par conséquent, être contraints de geler les embauches. Cette situation contribuerait à maintenir, voire à aggraver, le taux de chômage, ajoutant une pression supplémentaire sur le système de protection sociale.
Quant aux classes moyennes, elles ne sortiraient pas indemnes de ce nouveau choc fiscal. Baverez évoque ici une véritable “euthanasie” de ces couches sociales, qui constituent pourtant un pilier fondamental de la stabilité économique et sociale. Ces familles, qui peinent déjà à équilibrer leurs budgets entre les dépenses courantes et les impôts existants, seraient poussées à un appauvrissement certain. Les impôts additionnels réduiraient leur pouvoir d’achat, limiteraient leur capacité d’épargne et restreindraient leur participation à la consommation, un autre vecteur clé de la croissance.
En outre, Baverez critique la perspective d’une dette publique grandissante. Le recours incessant à l’endettement pour financer les dépenses publiques, sans accompte une politique fiscale rigoureuse et adaptée, crée un cercle vicieux. Non seulement la dette future alourdira le fardeau des générations à venir, mais elle pourrait également entraîner une perte de confiance des investisseurs étrangers. La crédibilité financière de la France risque d’être remise en question, menaçant d’augmenter les taux d’intérêt sur la dette souveraine et d’aggraver encore davantage les finances publiques.
Baverez plaide donc pour une approche différente. Plutôt que d’alourdir la fiscalité, il préconise de stimuler l’économie par des réformes structurelles qui augureraient une meilleure compétitivité globale. Ces réformes devraient inclure, par exemple, une modernisation du marché du travail, un soutien accru aux entreprises innovantes, et des mesures incitatives pour l’investissement dans des secteurs à forte valeur ajoutée. Il insiste également sur une gestion plus rigoureuse des finances publiques, axée sur la réduction des dépenses non productives et la lutte contre les gaspillages.
Il est par ailleurs essentiel, selon Baverez, de restaurer la confiance des ménages dans l’avenir économique du pays. Cela passe par un allègement fiscal destiné à libérer leur pouvoir d’achat, ce qui se traduirait par une relance de la consommation intérieure. Il estime que le gouvernement devrait également s’engager à reformuler les politiques publiques pour leur donner une perspective de long terme, qui rassurerait les investisseurs et stabiliserait les projections économiques.
Dans cette optique, Baverez appelle à un dialogue profond et constructif entre les différents acteurs économiques et sociaux. Seulement par une collaboration active et bienveillante pourra émerger une solution viable et pérenne pour l’avenir. Il est crucial, selon lui, de redonner espoir aux classes moyennes, véritables moteurs de l’économie, en leur garantissant un cadre fiscal soutenable et en leur permettant de reconstituer leur épargne et leur pouvoir d’achat.
En fin de compte, Nicolas Baverez met en garde contre les répercussions néfastes d’une politique fiscale mal calibrée. Pour lui, il est impératif de réorienter la stratégie économique afin de créer un cercle vertueux de croissance, d’innovation et de prospérité partagée, évitant ainsi de condamner les Français à un appauvrissement certain par la dette et par l’impôt.