La Fin de Deux Semaines d’Angoisse
Le dénouement de deux semaines d’inquiétude. Le 10 décembre dernier, Morgane, une jeune fille de 13 ans, a été retrouvée après avoir été portée disparue pendant seize jours. Après d’intenses recherches, l’adolescente a été localisée dans une résidence pour jeunes travailleurs à Coutances, dans la Manche, dans l’appartement d’Adrien G, 21 ans. Celui-ci a été mis en examen et placé en détention provisoire pour “enlèvement de mineure” et “viol”, après avoir nié puis admis une relation sexuelle prétendument “consentie” avec la jeune fille.
Des Parents Soulagés mais Éprouvés
Dix-sept jours après avoir retrouvé leur fille, les parents de Morgane, Aurore et Yoann, ont partagé leur expérience dans les pages du Télégramme, accompagnés de leur fille, lors d’une interview publiée ce samedi 28 décembre. “Nous commençons à redescendre. Cela a été très difficile au début. Nous reprenons peu à peu une vie normale”, confie le père de famille à nos collègues. “Ça va, je me sens bien. Je vis maintenant sans mon téléphone portable, je n’ai plus accès aux réseaux sociaux et cela me fait étrange”, révèle de son côté l’adolescente, qui est rentrée chez elle à Pabu, dans les Côtes-d’Armor.
Les Origines de la Disparition
Avant sa disparition, l’élève de 4e s’était disputée avec ses parents à propos de son utilisation des réseaux sociaux. Son père avait endommagé son téléphone et confisqué sa carte SIM. “Le téléphone détruit a été le déclencheur de son départ, mais auparavant, Morgane avait été dérangée par plusieurs personnes au cours de la journée. Ce sont ces échanges-là, peu agréables pour des parents, qui ont provoqué la dispute”, explique Aurore.
Les Heures Angoissantes de la Disparition
Les parents de la jeune femme se remémorent également la journée du 25 novembre, date de la disparition de leur fille. “Je ne comprenais pas car elle était partie le matin pour prendre le bus”, raconte la mère de famille. Après avoir tenté de localiser l’adolescente, Aurore a donné l’alerte à la gendarmerie. “C’est à ce moment-là que nous avons commencé à paniquer un peu car elle n’avait jamais fait cela auparavant.” “Au départ, on se dit qu’elle ne doit pas être très loin. Plus les jours passent, malgré tous les efforts pour la retrouver, plus notre inquiétude grandit”, ajoute Yoann.
Les Efforts Désespérés de Morgane
Quant à Morgane, elle explique avoir essayé de prévenir des amis. “J’avais suivi les informations sur l’ordinateur et j’ai tenté de contacter des gens sur TikTok (…) Je me suis rendu compte que si j’envoyais un message autrement, (le suspect, NDLR) le voyait”. Finalement, le 10 décembre, Aurore et Yoann ont été informés par les gendarmes que leur fille était vivante. “J’ai demandé qu’il le répète deux fois car je n’y croyais pas. Depuis deux semaines, nous vivions comme des robots en imaginant le pire”, se remémore Yoann. “Tous ces gens qui ont exprimé leur soutien et leur solidarité, cela touche (…) Morgane, c’est la fille ou la sœur de plein de monde”, souligne le couple.
Conséquences Judiciaires
“Nous avons compris que Morgane avait des amis, certes, mais pas forcément les bons. Maintenant, elle a fait un tri”, analysent désormais les parents, qui conseillent “d’être plus proches de ses adolescents et de connaître leurs cercles d’amis”. Selon les déclarations du suspect, Morgane, rencontrée sur le réseau social Snapchat trois mois plus tôt, l’avait contacté le dimanche 24 novembre, lui faisant part d’une altercation avec ses parents et “d’intentions suicidaires”. Il était venu la chercher en voiture pour la conduire à la résidence pour jeunes travailleurs (FJT), en périphérie de Coutances, à environ 200 km de la commune d’origine de l’adolescente, où il résidait.
Témoignage Crucial
Lors de ses auditions, la collégienne a déclaré ne pas pouvoir sortir de la chambre située au rez-de-chaussée, dont les volets étaient fermés et la porte verrouillée, mais qui pouvait être déverrouillée de l’intérieur. C’est le témoignage d’une femme résidant en Gironde, chez qui le jeune homme s’était présenté dans la nuit du 7 au 8 décembre comme un ami de son fils et qui “semblait vouloir laisser la jeune fille et repartir seul”, qui a permis de retrouver la trace de Morgane.
Refus de Libération
La demande de remise en liberté, formulée par l’avocat du suspect, Pierre-Alexis Blevin, a été rejetée le jeudi 19 décembre dernier par la cour d’appel de Rennes. Toujours dans les colonnes du Télégramme, le défenseur explique que son “client a le sentiment de n’avoir rien fait de mal”.