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Syrie: les jihadistes avancent vers Alep, bombardée, et font plus de 240 morts

Avancée des Jihadistes vers Alep

Les forces jihadistes, accompagnées de leurs alliés, ont intensifié leur offensive majeure dans le nord-ouest de la Syrie, se rapprochant ce vendredi 29 novembre de la métropole d’Alep qu’ils ont bombardée, d’après une organisation non gouvernementale (ONG) et les médias officiels syriens. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) rapporte qu’une cinquantaine de localités ont été conquises par les jihadistes lors de leur progression rapide, précisant que les affrontements ont causé au moins 242 décès depuis mercredi. Un responsable de la sécurité a déclaré que l’armée syrienne avait “envoyé des renforts” à Alep mais a assuré que les assaillants “n’ont pas atteint les limites de la ville”.

Implication des Forces Russes

Le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et des factions alliées, dont certaines proches de la Turquie, ont lancé cette offensive mercredi contre les forces gouvernementales. L’OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni avec un vaste réseau de sources en Syrie, a mentionné vendredi que 24 civils ont été tués, dont 19 dans des frappes aériennes russes, alliées du régime, sur les zones rebelles. Ces affrontements sont les plus violents depuis 2020 dans le nord-ouest de la Syrie, où la province d’Alep, largement sous contrôle du régime de Bachar al-Assad, est adjacente au dernier grand bastion rebelle et jihadiste d’Idleb.

Proximité avec Alep

Les combattants de HTS et leurs alliés ont atteint vendredi matin les abords d’Alep, la deuxième plus grande ville de Syrie. Un correspondant de l’AFP, présent du côté rebelle, a rapporté d’intenses combats aux alentours de cette grande ville du nord de la Syrie. “Ils se trouvent à environ deux kilomètres de la ville d’Alep”, a affirmé à l’AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH. Ils ont bombardé la grande ville pour la première fois depuis quatre ans, ciblant une cité universitaire où quatre civils ont été tués, d’après l’agence officielle Sana. “Des obus d’artillerie ont visé une résidence universitaire” à Alep, “semant la panique”, a indiqué l’OSDH.

Questions sur l’efficacité des Forces du Régime

“Il est surprenant de voir les forces du régime subir de tels revers malgré la couverture aérienne russe (…) Les forces du régime dépendaient-elles du Hezbollah, actuellement engagé au Liban?” s’est interrogé Rami Abdel Rahmane, en référence à la récente confrontation entre Israël et le mouvement libanais, allié de Damas. Un général des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran, a été tué jeudi dans les combats, selon une agence de presse iranienne. L’Iran, un autre allié indéfectible de la Syrie, s’est engagé militairement dans le pays en envoyant des conseillers à la demande des autorités locales pour soutenir le président Assad dans la guerre civile syrienne.

Contexte de la Guerre en Syrie

Depuis le début de cette guerre en 2011, HTS, dominé par l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, a pris le contrôle de vastes portions de la province d’Idleb, ainsi que des territoires voisins dans les régions d’Alep, Hama et Lattaquié. Les jihadistes et leurs alliés ont coupé jeudi la route vitale reliant la capitale Damas à Alep, selon l’OSDH. Ils ont également pris le contrôle de l’intersection de la route entre Alep et la ville côtière de Lattaquié, selon la même source.

Crise Humanitaire et Déplacements de Population

L’aviation russe a intensifié ses frappes aériennes, d’après cette source. Lors d’une conférence de presse, le chef du “gouvernement” autoproclamé à Idleb, Mohammad al-Bachir, a déclaré jeudi que l’offensive avait été lancée car le régime avait “commencé à bombarder les zones civiles, ce qui a provoqué l’exode de dizaines de milliers de civils”. Le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a signalé que “plus de 14.000 personnes, dont près de la moitié sont des enfants, ont été déplacées” en raison des violences. L’analyste Nick Heras, du New Lines Institute for Strategy and Policy, estime que les rebelles “ont tenté de prévenir la possibilité d’une campagne militaire syrienne dans la région d’Alep, anticipée par les frappes aériennes des gouvernements russe et syrien”.

La Trêve Fragile du Nord de la Syrie

Le nord de la Syrie bénéficiait ces dernières années d’un calme précaire grâce à un cessez-le-feu instauré après une offensive du régime en mars 2020. La trêve avait été parrainée par Moscou avec la Turquie, qui soutient certains groupes rebelles syriens à sa frontière. Le régime syrien a repris le contrôle d’une grande partie du pays avec l’appui de ses alliés russes et iraniens depuis le déclenchement, en 2011, du conflit qui a causé plus d’un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes.

Dans ce contexte de tension et d’incertitude, la situation en Syrie reste extrêmement volatile, avec des combats qui continuent de faire rage et des alliances qui évoluent au gré des intérêts géopolitiques des puissances régionales et internationales impliquées dans le conflit.

La complexité de la guerre en Syrie, avec ses multiples acteurs et ses enjeux stratégiques, rend difficile toute tentative de résolution rapide et durable. Les efforts diplomatiques, bien que présents, peinent à aboutir à une solution acceptable pour toutes les parties, et le peuple syrien continue de souffrir des conséquences tragiques de ce conflit prolongé.

Le soutien international, tant sur le plan humanitaire que politique, reste crucial pour aider la Syrie à sortir de cette impasse et à amorcer un processus de reconstruction et de réconciliation nationale. Cependant, tant que les hostilités persistent et que les intérêts divergents des puissances impliquées ne convergent pas vers un objectif commun de paix, il est peu probable que la situation s’améliore significativement à court terme.

En conclusion, la dynamique actuelle en Syrie souligne l’importance de redoubler d’efforts pour parvenir à un cessez-le-feu durable et à une solution politique inclusive qui prenne en compte les aspirations de toutes les parties prenantes. Seule une telle approche pourra offrir une lueur d’espoir aux millions de Syriens touchés par cette guerre dévastatrice.